dimanche 29 décembre 2013

Pffff...

J'ai peur en ce moment... Ce cycle de TEC qui démarre, cet espoir auquel je me suis tant accrochée quand la fausse couche est arrivée devient réel et les angoisses reviennent si fortes... J'ai une trouille terrible que ça ne fonctionne pas et qu'il faille entamer une 3ème FIV. Je me fais une montagne d'une potentielle ponction sous AG et je n'arrive pas à vivre les choses séquentiellement.

La plupart du temps, je me raisonne, je me dis que la PMA est une chance, que ça n'est pas si terrible, que nous profitons de ce temps a deux, et j'y arrive plutôt pas mal ! J'ai mis de côté toutes les pensées "bébé" pendant ces fêtes de Noël, pour ne pas être lourde, pour essayer de ne pas y penser. Mais depuis quelques jours, le provames matin et soir de charge de me rappeler combien on galère pour enfanter. 

Et toujours ce pourquoi ? Pourquoi c'est si compliqué pour nous b... de m... ??? On est moins bien que les autres? Pourquoi ça a pas pu marcher en 4 iac et 2 fiv hein? C'est déjà pas mal !!! Le pire, c'est que je suis persuadée que si un jour un enfant nous est donné, seule la partie raisonnable en moi me restera en tête... Mais punaise, là, j'ai mal, j'en ai mare, déjà... Et je pleure bêtement sur mon oreiller.

Je crois que je crains un peu les prochains jours, 2 nuits et 2 jours avec des amis et pas mal d'enfants. A la fois je suis ravie car j'adore la compagnie des enfants et à la fois, il y a cette boule dans la gorge que vous connaissez bien, celle qui susurre a votre oreille que peut être chez vous il n'y en aura point et que dans tous les cas, quand les autres procréent sans problème, vous, vous marnez sévèrement ! 

Et puis, si Jack ne survivait pas a la décongélation? 

Pfff, mon cerveau fait des nœuds ce soir !

Ps : je suis désolée de peu participer sur vos blogs récemment mais j'ai difficilement accès à un ordinateur ! Merci encore pour tous ces adorables messages de soutien qui sont tellement importants... 

mercredi 25 décembre 2013

Petit Papa Noel...

Petit Papa Noel m'a apporté en ce beau jour de fête, un joli petit J1 bien empaqueté !!
Une petite claque mais un cycle de transfert d'embryon vitrifié que j'entame pleine d'espoir.
Petit Jack nous attend tout glacé, et nous avons tellement hâte de le porter !
Pour moi, provames et progestan sont mes amis, youpi ! Ça me fait bizarre de prendre ces traitements en début de cycle et la perspective de ce mois entier à 3 ovules par jour me fait pas exploser de joie !
Mais en avant, la fleur au fusil et le cœur plein de courage !

Petit papa Noël m'a aussi apporté une super machine à coudre et je suis excitée comme une petite fille !! J'ai déjà fait une trousse mais je manque d'idées...

lundi 23 décembre 2013

Juste avant le bonheur...




Depuis plusieurs jours je repousse l'écriture du "billet de Noël" sur ce blog... Parce que ne je sais quel sentiment vous retranscrire. Ils sont si mêlés en ce moment, sans doute comme tout moment de vie. J'ai écrit vie, car même si celle de nos enfants n'est pas, la nôtre est bien là et j'essaie au mieux d'en jouir.

Une pensée m'a traversée récemment l'esprit : puis je demander à notre futur peut-être enfant d'être le pansement de notre tristesse? N'est ce pas un peu trop pour ces petites épaules à venir? Oh oui, j'imagine cet enfant comme le soleil de nos vies, mais j'aimerais déjà porter ce soleil dans le coeur.

Et c'est si difficile... Parce que moi aussi parfois le manque me serre à la gorge et envahit tout mon monde d'un brouillard noir, parce que moi aussi parfois je laisse verser des larmes sur ce désir si viscéral contrarié, parce que moi aussi si souvent je rêve de transmettre et d'aimer au delà de moi ce tout petit que nous aurions conçu...

En cette période de Noël, je donnerais tout ce que j'ai pour serrer notre enfant dans les bras ou savoir qu'il est en devenir en mon sein, mais ce n'est pas le cas. Ça aurait pu, j'y ai cru, mais ça ne l'est pas.
En cette période de Noël, je suis heureuse de retrouver ma famille, les rires, l'émerveillement, l'âme des enfants que nous étions. 
En cette période de Noël, j'espère que le suivant sera différent, j'espère comme je l'ai espéré et cru si fort au dernier Noël, et puis à l'avant dernier, mais rien n'a changé... 
En cette période de Noël, j'essaie de me dire que quoiqu'il arrive, nous serons parents, parce que les chemins sont encore parfois trop hauts pour nous, mais que nous envisageons de continuer les FIV, DPI ou pas, que nous envisageons le don ou l'adoption. Nous ne sommes pas prêts pour ces derniers mais j'ose croire qu'un jour, nous le serons.

En cette période de Noël, je m'efforce d'y croire... et ça n'apaise pas la souffrance actuelle, mais ça évite parfois que l'angoisse, le manque et la peur habite chaque instant. Je m'efforce d'y croire pour cet enfant qui viendra un jour je l'espère et pour qui j'aimerais garder la joie de vivre.

J'ai du mal à écrire ces billets où j'essaie d'adoucir la peine, parce que j'ai le sentiment que ça sonne positif. Alors que moi aussi bien souvent le soir, je pleure et je me mouche comme une idiote, en me blottissant dans les bras de mon homme quand il est là pour lui dire combien j'en ai mare, combien c'est injuste, combien j'aimerais que ça cesse... Je lui dit aussi combien j'ai peur de la suite, de retourner en FIV, de revivre une fausse couche. Je peste aussi contre les grossesses ou les naissances alors que nous aimerions tant que ça soit notre tour !!!! Et j'ai si mal quand je vois mon homme, à son tour, tout à son chagrin de ne pas pouvoir gazouiller avec son enfant.
Mais je ne suis pas de taille à lutter.

Ma grand mère dit toujours "fais ton devoir, le reste suivra". C'est vieillot mais ça me touche. Dans ce contexte d'infertilité, nous faisons notre devoir, les traitements, encore et encore. J'espère que le reste suivra.

Alors j'aimerais malgré tout vous souhaiter de joyeuses fêtes de fin d'année, malgré ce poids qui nous habite, et j'aimerais vous envoyer de tout cœur toute la douceur que j'ai pour apaiser un peu ce manque si vif.

Mais cette année, je n'écrirais pas comme l'année dernière : 2014 ça sera la bonne !!! Parce que je ne sais pas...

mercredi 18 décembre 2013

VDM quand...

Au lieu de taper "google map", tu tapes innocemment "google pma"... Là, tu sais que tu es dedans jusqu'au cou !!!



mardi 17 décembre 2013

Heureux Papa.

Aujourd'hui, tel le fils prodigue, Heureux Papa, un collègue de travail, est revenu de son congé paternité. Sa femme travaillant aussi avec moi, j'ai suivi toute la grossesse. Quand je vous lis raconter ces retours d'Heureux Parents, à chaque fois, je compatis mais je n'avais pas vécu. Je me disais que je saurais peut être prendre le recul. Mais pas vraiment...

Déjeuner de Noël du boulot aujourd'hui...

TOUT LE MONDE : Ohhhh Heureux Papa, alooooors?

CHEF n°1 : Ah voilà notre courageux Papa, félicitations !

Heu, courageux??? Oué, bon d'accord, c'est épuisant un nouveau né, mais bon, courageux...
Félicitations? Oué je sais, c'est ce qu'on dit, mais moi je me suis envoyé des félicitations intérieures pour continuer à sourire malgré cette fichue infertilité et ce petit Némo qui me manque.

HEUREUX PAPA : Oh lala, ce que c'est fatigant un nouveau né, on ne dort pas beaucoup.

Heu, cache ta joie hein?

TOUT LE MONDE : Ah ah ah, oui, faites des enfants qu'ils disaient...

no comment...

HEUREUX PAPA : vous voulez voir des photos?

Sincèrement, vous savez le pire? Il est beau comme tout cet enfant, vraiment craquant.

TOUT LE MONDE : Oh mais qu'il est beauuuuuuuuuu (miel miel miel qui coule), wahou, tu as bien travaillé !!!

Ahem... en fait, je sais même pas quoi dire...

CHEF n°2 : Allez, on porte un toast, plein de bonheur à tous les 3...

UN COLLÈGUE : Alors toi Lisette, t'as des enfants? 

LISETTE dans sa tête : pleure pas pleure pas pleure pas pleure pas pleure pas pleure pas pleure pas pleure pas... Mince je pleure... Heu, je pourrais toujours dire que j'ai une poussière dans l'oeil, oui, enfin, dans les deux yeux... Arrete de pleurer bon sang... Bon, va falloir s'éclipser, ça veut pas...


Je me suis sentie tellement bête, je suis heureuse pour ce papa et bon, j'imagine que je serais pas moins niaise/débordante d'amour, le jour où j'aurais un enfant, je serais même peut être pire !! Mais c'était dur...

J'essaie de sourire, chaque jour, je me réjouis vraiment pour toutes ces familles qui s’agrandissent mais j'en ai mare, je trouve ça trop long, je ne comprends pas pourquoi nous, on ne peut pas avoir ce si beau cadeau de Noel... C'est tout ce que je demandais cette année, et la précédente, et la précédente...



PS : d'énormes pensées pour Titpouce...

vendredi 13 décembre 2013

Mère et fille...

Aujourd'hui, j'ai eu le plaisir de déjeuner avec ma mère. J'étais heureuse de ce moment partagé et maman me dit qu'elle est contente de me sentir mieux. Je lui dit que oui, c'est toujours vraiment difficile cette attente, mais que je me sens moins en colère, moins écrabouillée par la peine qu'il y a un an. Mais plus lasse aussi.

Quand j'étais si révoltée lors du diagnostic et des premiers traitements, j'avais l'impression que mon entourage ne comprenait pas pourquoi c'était si déstabilisant pour moi, pourquoi d'un coup j'avais l'impression que mon monde volait en éclat. Sans doute que je ne savais pas non plus expliquer...

Et lors de la discussion, ma mère m'explique qu'elle a lu un texte d'un écrivain que nous aimons toutes les deux qui dit que la vie, c'est se poster devant une montagne, avoir un peu de peur et d'excitation devant le challenge, la gravir, puis changer de montagne et recommencer... Et je me reconnais tellement dans cette description, tout comme elle, j'aime faire des projets, parfois trop grands et qui me font peur, me donner un objectif, quelque chose qui me fait briller les yeux, accomplir de mon mieux puis je me lasse doucement et je n'a qu'une envie, en reconstruire un autre.

Quand elle m'a donné cette métaphore, j'en ai profité pour lui expliquer combien l'infertilité est vécue comme une petite mort, la mort de la montagne qu'on avait décidé de gravir à ce moment là, la mort de la grossesse quand on le souhaite, la mort de l'enfant qui vient avec simplicité, la mort de ce projet de couple à ce moment là. Et que, faire ce deuil, c'est long et douloureux, d'autant plus qu'on ne peut pas changer de montagne en PMA, on ne peut pas réellement faire le deuil, parce que l'enfant, on l'attend toujours et en plus, on doit se taper des traitements plus qu'envahissants pour peut-être un jour le voir naitre.

Elle m'a dit "je comprends".
Et ces deux mots dans sa bouche m'ont fait tellement de bien... Elle n'a pour une fois, pas cherché à me dire que "ça va aller". Juste "je comprends".

Et puis on parle, je lui offre des petits biscuits de Noël, je lui dis ma joie de les avoir reçus et ma joie d'en faire à mon tour quand je serais en vacances parce que ça donne l'esprit de Noël. Elle me regarde, attendrie je crois, et me dit combien elle adore cette joie d'enfant que j'ai toujours devant les fêtes de fin d'année. Et elle ajoute qu'elle me verrait si bien travailler un peu moins et élever une ribambelle d'enfant et fabriquer des biscuits, des cartes avec eux, les élever avec émerveillement et patience. Les larmes me sont montées aux yeux, mais sans révolte, je lui ai dit que je ne sais pas si un jour je pourrais accomplir ce rêve là, que j'aurais tant aimé élever une famille nombreuse, mais qu'il me faut sans doute revoir ce rêve là autrement. Elle m'a dit tout doucement "tu sais ma chérie, deux (enfants), ça sera bien aussi". Je me suis blottie contre elle, et je me suis tue, parce que je n'avais pas envie de lui dire combien je ne sais même pas si un jour, deux enfants me seront donnés, ni même un seul.

S'il te plait Dame Nature, s'il te plait...

mercredi 11 décembre 2013

La pudeur en PMA

A la suite de la lecture de l'article d'une copinaute (Dame Lapin), tout plein de souvenirs du début de la PMA me sont revenus en tête, notamment concernant la pudeur.

Je ne sais pas si certaines ont réussi à faire autrement, mais pour moi le parcours PMA a été un vrai deuil de ma pudeur. J'étais, et suis toujours dans ma tête, assez pudique, sans excès, mais bon, l'intimité, c'est l'intimité. Et je n'avais aucune envie de la partager avec quiconque autre que mon mari aimé. D'autant que je ne me trouve vraiment pas jolie et que je n'ai pas envie de mettre mon corps à nu devant des étrangers.


Mais très vite, il a fallu laisser la PMA s'introduire partout, psychiquement et physiquement.

Le premier souvenir difficile que j'en ai, une des premières étapes, c'est l'hystéro-salpingographie. En dehors de la douleur, je me suis sentie si... nue. On te place, à poil, sur une table froide. Les manips rentrent, ressortent, tu ne sais même pas qui c'est. Il y en a un, plus respectueux, qui te place l'équivalent d'une feuille de sopalin sur l'entrejambe. Super, tu n'as plus à choisir de cacher tes seins ou ta foufoune avec tes mains (parce que bon, mes mains ne sont pas assez grandes pour cacher les deux). J'avais tellement peur, je me sentais tellement vulnérable et j'avais beau me dire que c'était médical, je me sentais si mal. J'ai éclaté en sanglots juste après l'examen, appelé mon mari, j'aurais tellement eu besoin qu'il soit là, qu'il me serre dans ses bras, de me sentir autre chose qu'un corps. Et le médecin, croyant sans doute dédramatiser les choses, qui revient me dire que mon utérus "a une bonne bouille". Je ne sais pas pourquoi, cette manière de parler de mon intérieur m'a un peu déboussolée.

Le deuxième, ce sont les inséminations. Pas le jour J en tant que tel, mais la succession d'examens gynéco, d'écho endo, de piqures, toutes ces "agressions" par lesquelles j'avais l'impression de me maltraiter. Je n'aurais pas du le vivre ainsi, mais le malaise grandissait. J'avais de plus en plus besoin de me sentir femme dans les bras de mon mari, pour compenser, pour ne pas avoir l'impression de n'être qu'une génitrice en échec. Mais c'était sans fin... J'en venais à croire que c'était abimé dans mon couple, que je ne réussirais plus à être attirante, à me sentir désirable, que seul un autre homme qui ne saurait pas tout ce poids de la PMA pourrait me rendre tout ceci. J'ai essayé d'expliquer ça à mon mari, mais il ne comprenait pas. Pourtant, vu le cirque qu'il m'a fait pour aller voir l'andrologue, il aurait pu ;) Il a finalement compris, après une crise de larme, un soir, dans notre lit. C'était le jour de cette échographie horrible dont j'avais fait un billet. Je lui ai tout déballé, chaque examen froid, chaque brutalité consentie, chaque douleur infligée "parce que c'est pour la bonne cause".

Le troisième particulièrement difficile, c'est le jour de la ponction de FIV 1. Bien sur, il y avait aussi la peur, l'appréhension, le deuil total de l'enfant couette... Mais pas que. Il y avait aussi cette salle d'opération anonyme, cette infirmière qui me regardait à peine et qui me manipulait comme chacune des femmes avant moi et après, un numéro, et m'adressait des injonctions sans cœur "mettez vous comme ci", "la piqure de déclenchement a été faite", "poussez vos fesses"... Et moi, j'étais toute nue, les jambes écartées, face à la porte ! Ouverte !! Mortifiée... Quand le gynéco est arrivé, il m'a regardé et il a tout de suite placé un drap sur moi. Je n'ai jamais été aussi reconnaissante !

Je sais que c'est rien tout ça, pas si grave, et je crois que j'ai dépassé ça maintenant. Je me surprends à être de moins en moins pudique, notamment dans mes mots, j'espère que je ne mets pas mal à l'aise ceux à qui je parle de tout ceci. Je ne vis plus aussi mal, ni les échos endo (faut dire qu'après une bonne vingtaine en un an, ça devient routinier) , ni les examens gynéco, ni les transferts, ponctions et cie. J'ai lâché l'idée que je pouvais contrôler ces regards sur moi.Et j'ai mes petits "trucs" comme les chaussettes à motifs débiles que je n'oublie jamais quand je dois me mettre les fesses à l'air ! C'est pas sexy, mais ça me rassure...

Je sais que beaucoup de femmes parlent de ça concernant leur grossesse, leur accouchement... Peut être que c'est moi qui ai dramatisé tout ceci...

Comment vous l'avez vécu vous, la PMA et le rapport au corps, à votre intimité, votre pudeur ?

mercredi 4 décembre 2013

Génétique...

C'est pas tout ça mais avec la fausse couche et tout le toutim, la question de fond génétique, j'en ai pas beaucoup parlé ici.

Au début, c'est parce que j'avais un peu honte, pour être honnête. Je n'ai pas parlé clairement de l'anomalie, je me suis sentie tellement remise en question... Dans ma famille, on est bizarre. Les gènes c'est sacré. Un truc que vous n'avez jamais du entendre dans votre famille mais qui chez moi, se dit, et sans rougir : "c'est bien les enfants, vous avez de bons gènes" ! Oui, on hallucine, moi la première. Enfant, je ne me rendais pas bien compte de ce que ça impliquait. Maintenant, ça me fait frémir. J'aime infiniment mes parents et grands parents, je sais que dans leur bouche, ça n'est pas une exclusion envers ceux pour qui la nature a créé un génome atypique. Ça vient sans doute chez eux d'une peur de la maladie génétique ou de la maladie mentale (autisme...). Ils ont leurs raisons, j'essaie de leur montrer combien ce genre de phrase est idiot, mais c'est comme ça, je ne les referais pas. Est ce que Dame Nature (copyright M'dame Pimpim mais j'adore cette expression) a bien fait les choses et m'affuble d'une translocation à la noix pour leur donner une leçon? Translocation dont un de mes parents est très certainement porteur, et donc un de mes grand parents... Pas de bol gnark gnark ! Je pose le contexte pour mieux vous faire comprendre la réaction de mes parents.

Cette anomalie est silencieuse chez moi, j'ai tout ce qu'il faut, pas au bon endroit. Comme dit si bien l'homme de Bref je suis en PMA, mes chromosomes sont échangistes. Ce n'est pas la faute de la transloc' si on est infertile. En revanche, c'est potentiellement sa faute si on a si peu d'embryons à J5 et sa faute si on a un grand risque de fausse couche. Elle peut aussi être potentiellement responsable de futurs bébés atteints d'anomalies développementale graves, retard mental profond, syndrome poly-malformatifs avec autisme, lissencéphalie (c'est quand le cerveau est lisse et qui dit lisse, dit 4 neurones, et j'ai eu une patiente atteinte une fois, c'est tellement triste, elle était comme un petit moineau dans son lit, sans communication en dehors de petits pépiements de temps à autre... J'étais profondément attachée à cette petite fille, mais je ne sais pas si je serais capable moi d'élever un enfant aussi gravement atteint) etc etc. Il faudra faire une amniocentèse car le risque selon le généticien qu'on a vu est de 15% qu'un bébé à 4 mois dans le ventre soit atteint. J'espère ne jamais être confrontée à cette situation. De tout coeur.

Toujours est il que cette nouvelle, pour moi, elle est terrible à avaler. J'ai beaucoup de mal. J'ai l'impression de porter en moi cette bombe. J'ai l'impression d'être responsable de ces embryons qui ne peuvent pas se développer parce que je leur ai filé un matériel génétique défectueux. J'ai été touchée par les paroles du généticien qui m'a dit : "Oh, on ne peut quand même pas dire que tout votre génome est pourri, pour reprendre vos mots, regardez vous, il y a de beaux aspects !". L-O-V-E ! Malgré tout c'est très dur. D'autant que je crains la répétition des échecs. Et pour me rassurer, j'ai demandé à mes parents s'ils voulaient bien faire le test car si l'un d'entre eux est porteur, je crois que ça me rassurerais un peu, personne n'a jamais eu d'enfant malade dans la famille et quasi personne n'a fait des fausses couches.

Mais c'était sans compter que mes parents ne veulent pour le moment, pas faire le test... Plusieurs raison, le tabou familial je pense et une grosse culpabilité, et la crainte que ça puisse plomber la vie amoureuse de ma fratrie. Je comprend leur dernier argument, mais ils pourraient le faire sans le dire à mes soeurs pour l'instant... Mais non, s'ils savent vraiment, ils disent qu'ils ne pourront pas se taire. Donc c'est moi qui porte le truc toute seule, super... Et puis je ne sais toujours pas si cette translocation est familiale ou si je suis l'unique à en être atteinte. Je me sens seule...

Alors on en parle plus...

Et moi je reste avec mes inquiétudes. Je suis prête à le faire si ça peut préserver la fratrie... Mais quand faudra t'il en parler...

J'ai besoin d'en reparler à un généticien. Je n'ose pas réembêter le généticien que j'ai vu la première fois avec ces questions que je lui ai déjà posées, mais j'ai pourtant besoin de réentendre ce que tout ça implique. J'ai besoin d'un autre son de cloche, même si ça doit être le même. J'ai pris rdv dans 2 jours avec un autre généticien. Je n'en ai même pas parlé à mon mari encore, je ne sais pas comment lui expliquer, comment lui dire que ce n'est pas ma névrose personnelle mais que c'est vraiment difficile de se sentir génétiquement responsable. Je me sens un peu mal d'aller revoir un médecin pour ça alors que ça ne changera rien au futur. Mais je voudrais savoir comment agir vis à vis de ma famille, de mes soeurs, de mes cousins... Personne n'est encore dans un désir d'enfant (oué, j'ai de la chance), mais ça va venir vite. Je ne peux pas cacher à tous ce risque, je ne veux pas choisir à leur place, ils ont le droit de savoir, pour moi. Est ce que vraiment ça pourrait les empêcher de fonder un couple? D'être amoureux sans arrière pensée? Je crois que plus on en fait un tabou, pire ça sera... Je voudrais savoir quels sont réellement les risques de maladie pour nos peut-être enfants. Je voudrais savoir si vraiment le risque de FC est énorme. Je voudrais savoir s'il y a un intérêt à "pousser" les embryons au stade blasto. Je voudrais savoir quels sont les réussites réelles du DPI. Bref, j'ai plein de questions à reposer...

mardi 3 décembre 2013

Le prénom

En vrai, c'est très dur aujourd'hui, et j'ai eu bêtement maintes fois envie de pleurer...

Le déclencheur? Un truc tout bête, un collègue qui est devenu Papa. Je suis heureuse pour eux, ils ont galéré pour l'avoir leur enfant, et puis même, j'aurais été heureuse pour eux dans tous les cas.

Mais ils l'ont appelé par un prénom que j'aimais tant. J'en ai mare que les gens prennent MES prénoms, je fais une fixette là dessus, en plus du deuil d'avoir un enfant made sous la couette, faut que je me tape plein de minis deuils parce que les prénoms que j'aime depuis toujours sont donnés autour de moi, de plus en plus.

Dans l'absolu, je sais bien que ça ne m'empêche pas de donner quand même ce prénom, ce n'est pas non plus quelqu'un de très proche, mais j'ai l'impression que c'est mon enfant qui devrait naitre et le porter, là maintenant !!!

Je me sens tellement en colère parfois, la belle philosophie explose en morceau pour des bêtises comme celle ci... Je sais, c'est un caprice d'enfant, mais j'ai dans le fond de mon cœur les larmes qui ne s'arrêtent pas de couler... Mon mari ne comprend pas pourquoi ce genre de chose me peine tant.

C'était notre prénom à nous...
Je voudrais tant que notre enfant vienne...

lundi 2 décembre 2013

Décembre...


C'est la pause forcée, l'attente du retour de couche, cette vieille copine l'attente qui m'accompagne depuis maintenant 27 longs mois. Parfois je me sens retournée dans ma glue, celle qui fait que ma vie n'avance pas, sauf au prix d'efforts immenses.


J'aurais rêvé passer ce mois de décembre enceinte.

Malgré tout, je me fais une joie de ce si joli mois, les couleurs, les yeux qui brillent, la bonne odeur du sapin, les lumières qui clignotent, les bougies de l'avent, les chocolats chauds à la cannelle, l'odeur de la confiture de lait, les jolis présents que j'aime chercher pour ceux que j'aime... Toutes ces petites choses qui font la magie de l'attente de Noël, et qui pour moi est tellement plus qu'une fête consumériste.

J'ai en même temps un peu peur des fêtes de fin d'années, parce que toute la famille rassemblée me renvoie à celle que je n'arrive pas à agrandir. Mais je savoure cette pause inévitable, je savoure le fait de pouvoir sortir à nouveau voir nos amis, je savoure l'intimité retrouvée avec mon mari, je savoure ces matins où je me lève et où je n'ai mal nul part et les nuits où je dors tout d'une traite (on n'imagine plus combien c'est jouissif !!!), je savoure le travail que je réalise tellement plus efficacement, je savoure ces bons livres dévorés sous ma couette bien au chaud...

Je ne veux pas trop penser à l'avenir et à ces échecs que l'on vivra peut être encore et encore. Je ne sais pas quel sera notre futur mais j'ai gâché ce mois de grossesse en m'angoissant chaque minute qui passait. C'est intenable, j'essaie de m'apaiser même si c'est tellement difficile.

Je crois que ce parcours d'infertilité est un vrai enseignement du lâcher prise. J'ai cru pendant longtemps que la médecine règlerait rapidement nos problèmes, il faut dire que c'est ce qu'on m'avait laissé entendre. J'imaginais tomber enceinte le mois prochain, ou au pire, le mois d'après, avec les Iac, puis avec les Fiv... Mais non... J'essaie de me dire que le temps sera long... Alors il faut que je vive pendant cette attente !!

Retrouver cette joie de vivre, c'est mon challenge de Décembre. Je n'oublie pas, c'est impossible, je n'envisage pas ma vie sans enfant... Mais je voudrais faire mon maximum pour être heureuse en cet instant présent. L'avenir arrivera inéluctablement avec son lot de joies et de peines, à quoi me sert il de toutes les envisager comme pour m'y préparer. Certains jours, j'arrive à être philosophe, un peu, pourvu que ça dure.