jeudi 9 octobre 2014

Larmes de joie...

Tout va bien et je n'ai jamais été aussi heureuse, je n'arrête pas de pleurer, tout me semblait suspendu, quel soulagement, quelle joie, quelle immense chance...
Notre bébé va BIEN !!!

C'est si merveilleux...

Plein d'ondes positives vers chez vous, merci infiniment pour vos messages de soutien alors que je suis si absente, merci merci merci...

Le souffle retenu...

Cette grossesse est loin d'être paisible. D'abord, comme toutes les PMettes, je ne me sens pas légitime, je ne réalise pas, quand quelqu'un me félicite ou a un quelconque égard à mon encontre, je fronce les sourcil, je me réjouis sans y parvenir vraiment. Je n'arrive même pas à en parler ici de cette grossesse si désirée.

Sans doute aussi parce que depuis le début, on sait qu'il y a cette épée de Damoclès, cette anomalie chromosomique qui peut tout faire chavirer. Des chromosomes mal fichus que je lui aurais transmis.

On a fait l'autruche un moment, on se disait que si la fausse couche nous épargnait, si les échographies étaient parfaites, notre enfant ne pouvait PAS être aussi malade que les généticiens le craignaient.

Après plusieurs rdv en diagnostic anté-natal, on a réalisé que si, que même avec des échographies parfaites, son cerveau pouvait être très très atteint et que dans ce cas, jamais notre bébé ne bougerait volontairement, ni ne parlerait, ni ne communiquerait, dans l'incapacité de réfléchir, de penser, avec une épilepsie qui détruirait le peu de capacité qui resterait. Nous n'étions pas certains de vouloir offrir ce genre de vie à notre enfant et surtout, on n'arrivait plus à vivre avec cette peur au ventre d'accueillir un enfant si gravement malade sans être préparé, sans poser un choix réel dont je ne suis toujours pas capable de donner la teneur avec certitude.

Il y a 2 jours, à 18SA tout pile, nous avons réalisé une écho morphologique précoce. Nous avons découvert si notre enfant est une petite fille ou un petit garçon dans une telle émotion. Et notre bébé allait bien. Tout les voyants étaient au vert et pourtant, chaque médecin nous conseillait quand même l'amniocentèse. Nous sommes sortis de l'échographie avec la conviction que nous ne devions pas la faire, que nous ne voulions pas prendre ce risque pour notre enfant qui s'accroche si bien à la vie, que je sens bouger depuis des semaines maintenant, que nous aimons si fort.

Mais le soir même, alors que je voulais prendre le temps d'enfin annoncer la grossesse à des proches qui n'étaient pas au courant, je n'y arrivais pas. J'avais tellement peur que malgré tout Pimprenelle soit malade, qu'elle meure bien trop vite... Mon mari était sur de lui, il ne voulait pas prendre ce risque, et il ne changerait pas d'avis. Le lendemain, nous avions rdv avec le diagnostic anté natal. On devait rendre notre décision. Pas définitive, il aurait toujours été temps de réaliser cet examen plus tard, mais pour le moment...

Et le lendemain, je ne me sentais pas à l'aise. Je me demandais comment vivre sereinement cette fin de grossesse sans savoir, en ayant peur pour notre tout petit chaque jour que Dieu fait, avec toujours cette arrière pensée, au delà des risques normaux d'une grossesse si précieuse. J'ai un peu bousculé mon mari qui faisait un peu l'autruche, parce qu'il repoussait l'échéance de l'examen sans le refuser totalement, pour qu'on se pose les vraies questions.

Et hier, nous avons posé un acte qui nous a tant couté, parce que nous avons pris sciemment le risque de perdre notre tout petit bébé et on a fait l’amniocentèse. Je n'ai pas eu le temps d'avoir peur du geste, et je faisais confiance à l'équipe de notre maternité. Une fois les papiers signés, installée sur une table d'opération le bide à l'air, bien désinfectée, petit bébé repéré, la piqure a été faite. Traverser l'utérus fait très mal, mais c'est rapide. Notre enfant si gigoteur a été très calme au moment de la ponction, comme si il avait peur, comme s'il avait compris. Sur le moment je me suis quand même demandé ce que je faisais encore là, après toutes ces FIV, ces IAC, pourquoi encore cette étape douloureuse et anxiogène... Pourquoi soumettre ce petit bébé qui n'avait rien demandé à tous ce stress.

Dans ce périple, nous avons une chance, des résultats qui devraient être très rapides car on peut bénéficier d'une technique de FISH. Aujourd'hui ou demain, on nous appellera. Je suis en alerte permanente, branchée à mon téléphone, terrorisée à l'idée que les résultats soient mauvais. Je n'ose pas bouger, les risques de fausse couche liés à l'amniocentèse sont présents les premiers jours, je cours aux toilettes à chaque sensation mouillée pour être sure que ce n'est pas du liquide amniotique, les contractions liées au geste m'angoissent.

Dans quelques heures, je saurais. Je saurais si la vie est belle ou si notre cœur se brise...
Pourvu que notre décision ait été la bonne, pourvu que notre bébé soit en bonne santé, pourvu que les complications de l'amniocentèse ne soient pas pour nous...