vendredi 24 mai 2013

Nullipare, nullitude, nulle part...

J'ai encore failli pleurer ce matin à l'annonce de la naissance du 2ème enfant d'une amie d'enfance. Je déteste fac*book pour cela, tu y vas pépère pour te détendre et boum, tu ressors triste. Pourtant, c'est une joie qu'un enfant naisse, je sais qu'au fond je suis heureuse pour elle, mais ça me tord le coeur de me sentir sur le bas coté, sans savoir quand ou si la situation changera. La petite porte un de mes prénoms préféré. Un de ceux que j'aimerais donner...

Je me sens lourde, pleine d'inquiétude et de tristesse en ce moment, je n'ai plus trop envie de voir les gens, je suis beaucoup trop centrée sur ce problème. J'ai perdu tant de légèreté. Je n'arrive plus à rêver tranquille sans que tout d'un coup, l'angoisse me prenne : si l'avenir ne nous souriait pas? J'implore le ciel de ne pas trop faire trainer les choses, que tout ça ne soit qu'un mauvais cauchemar qu'on oubliera bien vite... Mais en fait, alors même que nous n'arrivons pas à avoir un enfant, je m'inquiète de ce que sera notre famille si on souhaite d'autres petits. Repasser par tout ça. Tout ça, ce n'est pas tant les contraintes physiques, c'est surtout l'espoir et la chute, qui recommence et recommence... Je suis fatiguée, physiquement fatiguée. Pour des raisons pratiques, si on doit aller en FIV, ça sera en juillet. Mais j'enchaine la 4ème IAC, et je fatigue. Et en même temps, je n'ai pas envie de ralentir...

Je m'en veux de me faire autant envahir par cette frustration et cette amertume. Ce n'est pas non plus "a big deal" tout ça, on pourrait se dire qu'on fonce, on finira bien par y arriver !!! Je devrais pouvoir mettre en place la positive attitude et profiter en attendant ! Et pourtant, je n'y arrive pas. Je me traine comme si j'avais perdu un être cher... Pourtant, je n'ai perdu personne, et il me reste beaucoup d'espoir.

J'hésite à poster ces états d'âme ici, parce que ça doit sembler tellement déplacé pour les couples qui galèrent depuis des années ou qui n'ont plus de solution devant les yeux. Je pense bien à eux. Je sais la chance que l'on a d'y croire encore, de pouvoir bénéficier de cette prise en charge médicale dans laquelle on place tout notre espoir.

J'ai beau savoir aussi que si la vie ne nous donne pas d'enfant, il faudra bien rebondir, on trouvera un moyen, avoir des enfants n'est pas l'unique sens que l'on peut donner à sa vie. Mais c'est celui que j'ai dans les tripes, peut être que je suis très archaïque, mais c'est ancré en moi. Tout me semble trop vide avec cet avenir en suspens.

Allez, serrer les dents, serrer les fesses et comme dirait ma grand mère, faire son devoir. Prochaine étape, contrôle de stim lundi et sans doute mercredi. J'ai mal au ventre.

6 commentaires:

  1. bien sûr que si c'est "a big deal".... l'enfant brille par son absence, et c'est tellement dur à vivre.... en + de ça, il y a tous ces effets secondaires des traitements, des effets physiques, mais aussi psychologiques... les hormones ne font pas voir la vie en rose ! Alors ne t'excuse pas, ne culpabilise pas de ressentir tout ça. Au contraire, laisse sortir tes états d'âme, pour ne pas les garder en toi, pour ne pas qu'ils te "bouffent de l'intérieur". ICi, c'est chez toi, et il y a tjrs qqun pour te soutenir.
    Sois forte Lisette,
    bises

    RépondreSupprimer
  2. "Nullipare, nullitude, nulle part", je trouve ton titre fort bien trouvé.
    Pour facebook c'est simple, j'y suis pas et je m'en félicite tous les jours. Trop dur de supporter les annonces.
    Courage Lisette, on est avec toi.

    RépondreSupprimer
  3. Je t'envoie plein de bisous Lisette, tout ça est bien normal. Je n'ai pas de grands mots pour te consoler car moi aussi je suis bien lasse de tout ça... Des jours meilleurs viendront. On s'accroche.

    RépondreSupprimer
  4. Ton billet n'est absolument pas déplacé; d'une part parce que tu es ici chez toi... mais aussi parce que ce n'est pas la longueur du parcours qui fait le ressenti - je dirais même que parfois c'est plus difficile d'avancer en début de parcours que par la suite, tout simplement parce qu'il faut du temps (parfois beaucoup de temps) pour digérer l'idée de démarrer la PMA, accepter un coup de pouce (et non des moindres) de la médecine. Tout ça c'est très très fatigant, physiquement mais aussi moralement - alors enchaîne les essais si tu sens que tu peux les enchaîner, mais surtout prends bien soin de toi, ne t'oublie pas dans ce parcours du combattant, ne minimise pas toutes ces souffrances.
    Et puis pour l'instant vous êtes en IAC, vous n'êtes pas en FIV, ne te mets pas la pression. Si vous devez passer en FIV, tu en ressentiras peut-être toi-même le besoin à un moment, d'aller un cran plus loin, et ce sera alors le bon moment. Mais peut-être que tu n'auras pas besoin d'arriver à ce moment-là, et c'est bien ce que je te souhaite!
    Bises

    RépondreSupprimer
  5. Je me reconnais bien dans ton discours. D'ailleurs on a commencé les IAC en même temps. C'est normal d'être fatiguée et lasse, mais vous allez y arriver, courage et plein de pensées pour cette 4ème IAC (j'aurais tellement aimé t'accompagner!!)
    Bises

    RépondreSupprimer
  6. Je ne suis qu'à ma première tentative de FIV, qui s'annonce déjà out, et nous pensons déjà à notre vie sans enfants. Alors, oui, je peux imaginer ton sentiment après toutes tes tentatives.
    Courage ma belle, je penserais à toi Lundi matin

    RépondreSupprimer

Une petite prose ?