mercredi 7 novembre 2012

Les petites histoires...



Dans cette attente, je suis marquée par la volonté de connaitre des histoires, celles de celles qui attendent, celles qui ont attendu... Et quand on l'annonce à l'entourage, chacun y va de sa petite histoire !

Il y a ceux qui ne peuvent pas s'empêcher de te raconter une histoire triste, quelque part, ils sont agaçants mais au moins ils sont honnêtes.

Il y a ceux qui ont toujours plein d'exemples positifs et du coup, c'est sur, c'est pas possible autrement, pour toi, ça marchera !!! Mais du coup, ils minimisent l'angoisse de l'incertitude, elle est illégitime et tu te sens pov' tâche de t'inquiéter comme ça, elle t'a dit la madame : pour toute ses copines, ça a marché ! Et toujours cette histoire (honte à moi, je la racontais !!) de la cousine Truc qui a adopté 3 enfants avant d'en avoir 3 fait maison sans avoir eu le temps de dire ouf. Ou celle de ma tante qui a eu 2 petits Pma puis 1 petite arrivée dans la foulée a plus de 40 ans. Oui... mais si nous c'était pas pareil ?


Il y a des moments où l'histoire des autres, tu n'en as rien à faire, tu n'as pas envie qu'on te la raconte... Tu peux la lire, tu aimes la partager avec les autres "infertiles", mais pas qu'on te raconte l'histoire de la voisine de Mme Michu qui a eu 8 gamins en PMA à chaque fois du premier coup.

Et malgré tout, j'ai terriblement besoin de connaitre le parcours des autres, de me rassurer ou de prendre la mesure de l'échec possible, de comprendre le pourquoi du comment, de trouver de l'espoir concret. Besoin surtout pour partager avec "ceux qui peuvent un peu comprendre" et partager joies et peines sans minimiser en permanence "ça va aller, vous êtes jeunes (pas tant que ça !), parfois ça prend du temps (oui 10 ans ou jamais?)".

Et là, pourtant, à mon tour, je voudrais raconter l'histoire d'une de mes amies. Je suis allée la voir hier, elle et ses 2 pitchounes de 1 mois, aidée par Mr PMA. Elle les a attendu 5 ans ! Ca me parait colossal, sans doute parce que j'en suis au début de mon parcours. Et il y a eu 3 IAC et 4 FIV et 1 FC. Comme le temps a du lui paraitre long. Et hier, de la voir ainsi comblée par ses bébés, après une grossesse et un accouchement franchement pourri, la voir s'inquiéter pour un popo mou et un popo dur, ça a fait naitre en moi un sentiment difficile à définir. Une grande joie de ce que peut être la conclusion de tout ceci, une grande angoisse que l'issue puisse être différente, un grand espoir parce que pour elle c'était pas gagné d'avance... Et en rentrant chez moi, il ne restait plus que l'angoisse. L'angoisse de ne pas connaitre moi aussi cette joie. Mais ses petits mots attentifs m'ont beaucoup apaisée.

Le pire je crois, ce sont celles qui savent qu'on galère, qui pondent sans aucun problème et qui annoncent grossesse et naissance sans même une petite attention. C'est tout de même pas bien compliqué merde, je suis pas contagieuse !

Depuis quelques mois, j'ai l'impression d'être attirée ou cernée par les femmes enceintes. Je ne sais pas si je fais le papillon qui est attiré vers la lumière mais se brule ou si objectivement tous nos amis sont en train de pondre... Et je ne sais pas si je ferais mieux de les éviter, parce qu'après le plaisir de les voir ou de voir leurs marmots, il y a une sourde angoisse, ou si finalement, ça fait vivre l'espoir et le rêve.

Merci pour tout vos petits mots en réponse à mes billets maladroits et foutoirs... Ça m'est vraiment d'un grand soutien :)

4 commentaires:

  1. Tout ce que tu dis, je me le suis également dit.
    Et puis cette frousse que ça prenne encore plusieurs années (voire que ça ne fonctionne jamais !).
    Oui la PMA ça a fonctionné pour beaucoup de couples (heureusement!) mais il y en a toujours une partie qui ressort sans enfant, et là tu te demandes comment tu pourrais continuer à vivre si ça tombe sur ton couple...
    Courage pour la suite ;)

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  2. oui les histoires des autres ne sont malheureusement (ou heureusement parfois) pas les nôtres. souvent les gens pensent nous rassurer en nous racontant des histoires qui finissent bien, sauf qu'en général, on se dit simplement "purée, serais-je la seule looseuse pour qui ça ne marche toujours pas" :'( Quant à ton blog, moi je l'aime bcp !

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  3. Comme je te comprends...
    Le pire, pour moi, c'est de ne pas savoir. D'être constamment dans l’inquiétude et le doute : "et si ça ne marchait vraiment pas ?".
    Mais ce qu'il faut retenir, c'est que sans ce parcours, on a encore moins de chance de parvenir à être mère.
    Autrement dit, la PMA peut nous aider à réaliser notre rêve. Oui, je dis "peut".
    On est toujours dans l'incertitude...
    Courage, c'est dur, mais il faut s'accrocher.

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Une petite prose ?