Salut les Coupinettes de galère... Je viens peu, je commente peu, je suis vraiment désolée, j'avais besoin de rejoindre ma grotte quelques temps. Je vous lis, je lis les tristes nouvelles, mon coeur se serre avec vous, beaucoup trop (pensées particulières pour Lucette, Lutine et Titpouce, mais c'est loin d'être exclusif !!)... Je lis aussi les espoirs, et les belles nouvelles, parfois si fragiles, je suis heureuse pour vous, sincèrement (vraiment ne t'inquiète pas de ça jolie Pimpim :)). Mais je rumine parfois tous ces moments de la grossesse que je ne vivrais pas, encore une fois, notamment ces échographies si magiques...
Je suis en pause forcée, j'attends le retour de couche, et puis je dois faire une biopsie utérine sur le cycle suivant, et puis attendre encore un cycle les résultats... J'en ai déjà mare d'attendre et de ne pas agir. Je me sens prête à repartir au combat mais je ne peux pas. Mon dieu, quelle patience il faut !
Bien sur, nous essayons de profiter l'homme et moi... On retrouve une intimité, on part en we, on s'aime... Mais il y a cette angoisse en toile de fond, il y a ce manque qui crée un fossé entre les "fertiles" et nous. Ce n'est pas que j'en veux aux autres, c'est juste que j'ai l'impression que personne ne comprend cette angoisse qui tous les jours, habite nos têtes et nos coeurs... Je pense à mes bébés perdus, même si les appeler "bébés", c'est vraiment abuser... Je sais... Mais j'avais projeté, beaucoup trop...
J'ai l'impression que nous sommes fait pour cela, pour dépasser notre petite personne, dans l'amour d'un couple, dans la parentalité... Je me sens tellement freinée dans cet élan de vie. Je travaille avec ardeur, j'aime autour de moi, je m'investis dans des projets, je crée des petites choses, mais ce vide d'enfant, il reste vide. Et il le sera pour les mois à venir, avec paradoxalement, une appréhension grandissante de cette prochaine FIV, malgré l'envie. Peur de l'échec.
J'ai l'impression de faire "comme je peux", mais j'aimerais tellement mieux vivre tout ça. Je me sens enfant gâtée de ne pas vivre sereinement cette attente. Mais le poids du "on ne sait pas", il est trop lourd (je peux pas m'en empêcher : "la neiiige elle est trop mooolle pour moi !". Les annonces de grossesse autour de moi s'accumulent, je n'en parle même plus ici parce que, quoi dire... Il y a en a une ou deux par semaine en ce moment... Tant mieux, la vie s'infiltre, mais chez les autres... Il y a cette colère que parfois je n'arrive pas à étouffer, cette colère de l'injustice. J'ai douillé enfant, j'ai été malade pendant des années et des années, merde, pourquoi ça continue...
Je vide mon sac ici, et votre soutien est inestimable... Ces petits textos parfois échangés, vos commentaires, tous ces messages "qui comprennent", "qui partagent", "qui témoignent" ça n'a pas de prix... Merci d'être là... Pourquoi est ce que attendre semble toujours si long :)?