mardi 26 novembre 2013

FIN.

J'ai vu le médecin hier, et Némo est enfin parti. Comment? Je ne sais pas trop mais il n'y a plus rien, et quel soulagement.

Bien sur je suis triste, mais porter la mort comme ça me faisait frissonner. Un mois pour faire une fausse couche, rien que ça !

La fièvre baisse doucement, sans doute un vilain virus.

J'ai dit au revoir à notre Némo dans ma tête et mon coeur aujourd'hui. J'ai pris le temps de l'imaginer comme une petite âme lumineuse voletant vers  le soleil, et je suis certaine qu'elle veillera sur nous et notre famille.

J'ai rendu à l'univers cette toute petite vie qui nous avait été offerte, bien trop peu de temps mais c'est ainsi. J'espère que l'énergie cosmique nous renverra une autre petite vie pour toute la notre cette fois ! Oui, j'ai des images spirituelles ce soir...



J'ai pensé au poème si connu de Kahil Gibran :

Et une femme qui portait un enfant dans les bras dit,
Parlez-nous des Enfants.


Et il dit : Vos enfants ne sont pas vos enfants.
Ils sont les fils et les filles de l'appel de la Vie à elle-même,
Ils viennent à travers vous mais non de vous.
Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.

Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées,
Car ils ont leurs propres pensées.


Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes,
Car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter,
pas même dans vos rêves.
Vous pouvez vous efforcer d'être comme eux,
mais ne tentez pas de les faire comme vous.


Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s'attarde avec hier. 

 
Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme des flèches vivantes, sont projetés.
L'Archer voit le but sur le chemin de l'infini, et Il vous tend de Sa puissance
pour que Ses flèches puissent voler vite et loin.
Que votre tension par la main de l'Archer soit pour la joie;
Car de même qu'Il aime la flèche qui vole, Il aime l'arc qui est stable. 



Bien sur, il ne s'agit pas d'un enfant, c'est un bon prétexte pour vous partager ce texte, mais il est venu à travers nous, trop peu de temps, certes. Malgré tout,  je suis heureuse d'avoir porté cette petite vie six courtes semaines. Était-ce réellement une petite vie? Je n'en saurais jamais rien, mais sans doute au moins un peu et je préfère le penser. 

J'aurais aimé de toutes mes forces, de tout mon coeur, que cet enfant s'accroche et naisse. Mais je n'avais pas le pouvoir d'influencer sa croissance... Il n'a pas grandi, il n'était sans doute pas destiné à venir combler nos bras. Mais je le remercie pour cette petite pépite qu'il me laisse dans le coeur.

Vous allez me trouver bien cruche, mais j'assume ces pensées qui me rendent plus douce la perte.  

Merci infiniment pour tous vos messages adorables ces dernières semaines !!

dimanche 24 novembre 2013

Suite... C'est quand la fin?

Ce We, à nouveau cytotec, cytotec et encore cytotec. J'appréhendais beaucoup ! Mais il n'y a eu aucun effet... Un peu de nausée, un peu de mal de dos mais quasi rien et surtout, aucun saignement ! Alors que Doc PMA avait bien dit qu'il fallait que ça resaigne ! Et puis de la fièvre. Elle vient d'où celle là?

Bon Dr PMA veut me voir aujourd'hui du coup, j'en saurais plus. J'espère tellement que Nemo n'est plus là...

lundi 18 novembre 2013

Same player, play again

Je suis dégoutée, je pensais pas que cette fichue fausse couche n'était pas terminée, au contrôle écho ce jour, Némo est toujours là. Il a bougé un peu, s'est rapproché de la sortie, mais ne veut pas rejoindre la cuvette de mes toilettes. Mon père dit que je manque d'autorité. Là ce sont surtout les mots qui me manquent pour dire combien j'en ai assez et combien j'aimerais pouvoir passer à autre chose, coincée avec mon embryon mort dans le ventre.

On essaie d'éviter le curetage, nouvelle cure de cytotec samedi prochain (j'ai trop d'engagements professionnels pour le faire avant mais en même temps, j'aurais tant voulu "en finir"). J'ai peur de souffrir à nouveau, j'appréhende ces contractions si douloureuses. J'espère au moins que j'ai fait le bon choix en voulant éviter l'opération, j'ai si peur de compromettre un peu plus notre fertilité en "traumatisant" l'utérus.

Allez, same player, play again.

vendredi 15 novembre 2013

Je me sens perdue...

Je ne sais pas si je fais bien de m'acharner en PMA. S'acharner est un grand mot après 4 IAC, 2 FIV, seulement 1 transfert et 1 FC. Mais quelles sont nos chances??? Réellement?
Cette translocation chromosomique de malheur fait planer un nuage noir sur chaque grossesse qui pourrait démarrer...
Je ne sais tellement pas quoi faire, pour nous épargner FC à répétition voire IMG, le pire du pire et en même temps, cheminer vers notre enfant...
Quels sont nos choix ?

1/ Poursuivre en FIV normale et espérer un miracle. Parce qu'avec 2 blastos par cycle de FIV et 70% de risque de récurrence de fausse couche dixit les articles médicaux, 15% de risque de foetus malade à 4 mois de grossesse et si on imagine un taux d'implantation de 50% (je vise haut !!!), ça nous fait un peu plus de 10% de chance de grossesse évolutive par embryon, c'est pas dit qu'en jouant 6 fois, on y parvienne. Et puis quid de ma capacité à surmonter des FC à répétition ou pire. Celle ci a déjà été si douloureuse. L'avantage : on garde notre super médecin, les délais sont corrects, on a l'impression d'agir...

2/ DPI à Clamart. Je me disais que ça pouvait être une solution pour éviter de vivre des débuts de grossesse qui s'arrêtent ou de porter cette angoisse immense d'un enfant très très malade qu'on découvre à 4-5 mois de grossesse. Je pensais les délais hyper long mais en réalité Clamart m'a dit que c'était de l'ordre de 6-10 mois. Ca pourrait le faire... Ca m'avait même redonné un peu le sourire. Mais mais... Quelles sont nos chances? Les statistiques de Clamart pour tous les couples entre 2000 et 2004 sont ci dessous, en ce qui concerne le problème chromosomique que nous avons. Regardez la ligne "embryons atteints". Presque 80% !!! C'est tellement énorme ! Comment c'est possible que 80% des embryons qui pourront "naitre" de mon mari et moi soient malades !! Comment y croire... Dans tous les cas, je crois que nous allons monter le dossier et aviser... Mais faut il endurer tout cela, mettre tant sa vie entre parenthèse pour si peu... Sur les 36 couples qui ont réalisés 81 cycle de FIV il y a eu 5 grossesses... 5...


3/ Le don d'ovocytes. Quel deuil pour moi, je n'arrive pas à y penser sereinement, un jour je me dis que mes gènes on s'en fiche et un jour j'ai tellement peur du fait de ne pas me reconnaitre en mon enfant. C'est terriblement narcissique de dire ça n'est ce pas... J'ai aussi très peur de si nous souhaitons une fratrie, ils n'auront pas la même mère génétique... Et par dessus tout, je culpabilise énormément de priver nos futurs potentiels enfants de la moitié de leurs origine génétique, sciemment... Les créer avec ce manque là, ça me terrifie. Je ne suis pas prête encore je crois...

4/ L'adoption. J'y songe de plus en plus mais mon mari n'est pas du tout prêt et à moi, le parcours, l'attente interminable m'effraie. Avec la même peur de ne jamais pouvoir adopter plusieurs enfants comme je l'aurais rêvé. Je n'ai pas encore fait le deuil de la famille "classique", c'est si long d'arriver à lâcher cette vision conventionnelle et enfantine que j'ai de la famille dont je rêve... J'ai peur de l'adoption, de ces enfants que j'ai souvent vu en consultation et qui portaient tant de violence. J'ai peur de ne pas savoir... J'ai mal d'abandonner l'idée de donner la vie même si je trouve si beau l'apparentement... Je ne suis pas prête non plus je crois et se lancer dans cette démarche sans l'être me semble une hérésie, je ne veux pas risquer la vie d'un enfant qui a déjà tant souffert.

Je me sens bien perdue en ce moment... J'attache sans doute beaucoup trop d'importance aux statistiques, mais qu'ais je d'autre pour avoir un minimum de sentiment de contrôle sur les choses. Je n'arrive pas à vivre bien le fait que je ne sais pas et que je ne saurais jamais...

jeudi 14 novembre 2013

Vous avez tellement de chance...

C'est terrible, j'ai tellement envie de leur dire à tous ces parents comblés combien ils ont de la chance... Ce n'est pas de l'amertume, ce n'est pas nier que c'est dur d'élever des enfants, c'est juste tellement d'envie pour ce qui ne m'est pas donné... Est ce de la vilaine jalousie? Peut être mais aussi la conscience de combien donner la vie est précieux et que ce n'est pas toujours une évidence.


Je déteste ce sentiment d'être en décalage, de regarder à distance la vie dont je rêve avant de repartir sur la mienne. J'idéalise sans doute ces moments avec son enfant, mais je ne sais que faire de ce désir viscéral de serrer un nourrisson dans les bras, de m'esclaffer devant les grimaces d'un bébé, de donner patiemment la tétée ou de le regarder dormir les yeux si plein d'admiration pour cette petite vie...

Pourquoi attendre est il si dur...

mardi 12 novembre 2013

La fausse couche


Je n'arrive pas beaucoup à écrire ces derniers temps. Je me sentais submergée par tant d'émotions... 

Tant de tristesse pour cet avenir perdu, cet enfant de juillet qui aurait comblé nos bras et nos cœurs, cet enfant de juillet que nous avons à la fois si peu eu le temps d'imaginer mais un désir si grand de bercer. 

Tant d'angoisse pour cette fausse couche à vivre, la douleur, la perte, et l'idée que, probablement, possiblement, ce n'est pas la dernière... 

Tant d'espoir aussi pour l'avenir, car ce tout petit être qui n'a pas grandi m'a fait ressentir un instant la joie d'être un jour mère, et presque de l'affection pour ce ventre que je hais d'être si peu fertile. 

Tant d'amour pour cette si petite vie née de nous, née de cet homme que j'aime tant et que j'ai épousé. Et le vide que la perte engendre aujourd'hui me semble si vaste.

Aujourd'hui, je me sens lasse, lasse des dernières semaines pendant lesquelles j'ai tant espéré un miracle qui n'est pas venu, vide, vide de ces sentiments, tant les positifs que les négatifs. Il faut avancer, laisser derrière soi ces moments si intenses de la vie et de la mort pour reprendre son quotidien et l'espérance d'un enfant. Je sens que les larmes qui sont pourtant si proches, ne coulent pas, ne coulent plus. Douces amies qui lavent la peine...

J'ai déclenché la fausse couche samedi soir, à presque 8 SA. Cette nuit là a été une des pire de ma vie, physiquement les contractions ont été d'une violence que je n'aurais pas imaginée. Et puis voir ce tout petit sac au fond de la cuvette m'a emplie d'une nausée difficile à passer. Peut être qu'au fond la douleur était nécessaire pour prendre conscience, pour passer à autre chose, pour porter à nouveau nos espoirs sur la suite...

J'ai énormément pensé à vous toutes qui avez connu ces terribles moments, parfois même à plusieurs reprises... Lutine, Pimpim, Bounty, Little wife, Marred'attendre, Sophie, Mimo,  Céline, 28 jours, les 2 Lily, La fille,  Boule de mousse, Nana, Lulu, Barbidou et celles que j'oublie. J'ai aussi tenu grâce à vous, à cette certitude en vous voyant que la vie reprend le dessus, que le temps apaise les peines pourtant si vives... Merci infiniment pour vos messages et le courage que vous déployez toutes dans ce combat. 

Si seulement, si seulement c'était autrement... On n'a pas du encore assez galérer...



jeudi 7 novembre 2013

L'épisode où l'espoir doit mourir.

J'ai eu confirmation aujourd'hui que Némo restera un espoir à jamais. Il ne grandit pas et il va falloir déclencher la fausse couche.

Là tout de suite, j'ai juste peur de prendre le Cytotec, de matérialiser la perte de ce tout petit, si porteur d'espoir. Peur aussi de souffrir...

J'ai l'impression de ne pas avoir les moyens de mettre ma vie sur pause le temps de le perdre et de me remettre. Mon chef a balancé un mail tout à l'heure pour que je présente un truc mardi. Je dois commencer le Cytotec dimanche, je ne m'en sens pas capable, mais comment lui faire comprendre.

Je suis à la fois si triste et si résignée. En fait, je n'ai pas les mots... Mon médecin a été super.