Il y a des moments où la vie me parait bien fade dans ce parcours d'attente. Je fatigue de penser cycle et traitement, je fatigue de réfréner mon espoir dès que je pense à l'enfant dont nous rêvons...

Je sais que il y a beaucoup de chances que ça finisse par fonctionner, du moins j'y crois encore, mais parfois je doute aussi et ce doute prend tellement de place. Je n'accepte pas d'avoir perdu cette insouciance de faire ses enfants tranquillement sous sa couette, je me sens tellement en colère.

Pourquoi nous, pourquoi ça ne fonctionne pas...

Je suis envahie, j'y pense beaucoup trop ces derniers jours, ne passent pas 10 minutes sans que j'y pense. Je m'inquiète de savoir si les follicules étaient assez murs, si j'ai bien fait ma piqure, si on a le droit d'y croire un peu pour cette fois ou s'il faut se préserver... Je m'inquiète de devoir passer en FIV et j'ai peur de tout... Ce n'est pas rationnel. Je ne veux pas devenir obsédée mais les évènements me semblent ternes. Je sais qu'on peut être heureux sans enfants alors pourquoi je n'y parviens pas en ce moment. J'ai l'impression de n'avoir plus le droit de rêver, de ne plus rien maitriser.

J'avance, je serre les dents et j'avance, car on n'a pas le choix. Et j'espère au plus profond de moi que ce parcours ne s'éternisera pas car je ne sais pas combien de temps je serais capable d'y croire pour la fois d'après. Et pourtant, je ne suis sans doute qu'au tout début du parcours. Allez, zou, il faut s'accrocher mais qu'est ce que j'ai mal... Et quand j'écris ça, je pense si fort à celles qui galèrent tant, celles qui n'arrivent même plus à espérer, celles pour qui toutes les portes leur semblent fermées... Et j'espère pour tout le monde, pour nous, mais pour vous aussi...