mercredi 27 mars 2013
Angoisses et râleries...
Je suis angoissée... J'ai envie de partager mais je me sens seule. Je me sens pleine de sentiments ambivalents et je culpabilise de les avoir. Je suis une bonne névrosée somme toute...
Je m'en veux de râler, c'est pas drôle pour les autres et surtout, j'ai l'impression que c'est comme si je le voulais pas vraiment cet enfant... Et tout m'angoisse en ce moment, le boulot mais je gère, la PMA, et le "si je tombe enceinte".
Je ne sais pas comment supporter sereinement les contraintes, je manque quasi une matinée de travail 4-5 fois par mois, parfois je suis obligée d'annuler des réunions importantes, j'ai mal au ventre, je prends du poids et je sais combien c'est important mais je le vis difficilement. Je mets en difficulté certains collègues à cause de moi. Pendant la stimulation, j'en parle à mon mari de toutes ces petites choses qui me stressent : comment caser l'écho, aller au labo sans arriver trop tard au boulot, ne pas oublier la piqure du soir, ne pas louper l'appel de la secrétaire, gérer la matinée d'insémination, continuer à être efficace malgré tout... Mais mon mari vit mal mes râleries. Et par ailleurs, je ne sais pas comment gérer les échecs... Je me dis toujours que si ça fonctionne rapidement, sans trop d'embuches, tout ça n'aura été qu'un souvenir mitigé, mais j'ai peur.
Mes amis sont souvent mal à l'aise quand je leur en parle, mes sœurs évitent le sujet. Je ne connais personne de mon entourage qui soit passé par là et avec qui je puisse partager tout ceci. Je crois que c'est inhérent au problème, il faut garder pour soi, et tant mieux quelque part, au moins quelque chose pour lequel on garde un peu d'intimité, mais j'ai tant de mal à me rassurer seule. Je n'ose pas tellement solliciter mes amies, je crois que paradoxalement, c'est dur d'en parler, surtout en craignant de ne passer que pour une chouineuse mal décidée.
Il y a des moments où j'angoisse d'avoir un enfant, car pour le moment, nous ne lui laissons pas la place d'exister, même en fantasme, sans doute parce que nous n'avons pas envie de cotoyer un vide... Il a existé pendant un an, puis nous avons occulté. On ne parle plus de la chambre, de son prénom ou des petites choses qui nous préparent à être parents. Alors forcément, je doute sur notre capacité à être parents, à réellement désirer cet enfant. Et quand je pense ça, je culpabilise tellement, je me dis que mon ambivalence sera responsable de notre échec. Je n'ai pas le droit de ne pas souhaiter entièrement cet enfant.
J'ai l'impression que ces questionnements tentent maladroitement de nous protéger. Mais ils vont vous sembler bien illogiques. Et à tout ça, bien sur, l'angoisse que ça ne fonctionne jamais, malgré tous nos efforts...
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Tu as tous les droits - même celui de douter, et c'est bien naturel. Comment veux-tu passer par ce parcours sans passer par des phases de doutes, sur tous les aspects y compris sur le désir d'enfant? Mais ce n'est pas ça qui fera que ça va marcher ou non, et quoi qu'il arrive, quand bébé pointera le bout de son nez, les choses seront complètement différentes - des doutes seront sûrement là aussi, mais ce ne seront plus les mêmes.
RépondreSupprimerJe ne sais pas si tout garder pour soi est une bonne chose. Ça dépend de chacun/chacune, de comment on vit les choses, et des réactions (plus ou moins faciles...) de notre entourage.
Parler, ça fait du bien quand même... mais ton blog est aussi un bon échappatoire. Et puis nous, on est là :)
Bises
C est peut être un mécanisme de défense que de ne plus se projeter, que de réfléchir aux prénoms, à la chambre à quand il sera là et puis ça fait trop mal que de le faire aussi. . Mais tu sais que ce n est pas ça qui empêchera une grossesse et son bon déroulement . Je t embrasse
RépondreSupprimerC'est normal que tu ne te protèges plus et que l'angoisse que ça marche soit là.
RépondreSupprimerLes premiers temps on faisait notre étude de marché sur les poussettes... LOOOL !
Au bout d'un an et avec le verdict OATS, la poussette était devenu un sujet tabou LOL !
Je croise pour cette IAC qui s'annonce.
Je me retrouve totalement dans ton billet... Pour nous aussi se projeter dans le fait d'être parents est devenu tabou, on ne le se permet pas, le retour à la réalité est trop dur... Et sur la non compréhension des proches, je te rejoins aussi : certains n'ont pas vraiment envie d'entendre ce qu'on leur dit, d'autres sont très maladroits... Bref, on se sent seule. Heureusement que la blogo est là ! Bises.
RépondreSupprimerLisette, je comprends que tu râles et j’estime moi aussi que tu en as le droit, tout comme celui d’angoisser et de te poser trois milliards de question !!
RépondreSupprimerAprès tout, le protocole pma est quand même lourd à supporter (physiquement, moralement et pour le couple) et à caser dans nos emplois du temps
Pour ton mari, est-ce que ce sont tes râleries qui le dérange ou bien est-ce que finalement la source de tout ça qui le dérange ? Pas évident de les faire parler de ce qui les dérange vraiment…
Je t’embrasse !!
Je pense que l'inconnu, le fait de ne pas savoir où on va, et surtout ne pas avoir l'assurance qu'on aura un bébé un jour, est la source de cette angoisse. Ne t'empêche pas , et ne culpabilise pas, de l'exprimer! On est là nous :-) et puis, peut-être es-tu déjà suivie, mais si ce n'est pas le cas, peut-être devrais-tu aller voir un psy? Non pas parce que "c'est dans la tête que ça bloque", mais simplement pour vider ton sac quand tu en as besoin. J'ai tenu 4 mois sans psy au début de la PMA, mais j'ai vite vu que je ne pouvais pas continuer comme ça, et j'ai finalement décroché mon téléphone... et ça me fait le plus grand bien.
RépondreSupprimerQuant à culpabiliser d'être trop angoisser/ de ne pas assez y croire/ de ne pas laisser la place à futur bébé pour se protéger.... Plume est LA preuve vivante que ça n'a rien à voir avec l'installation d'un bibou dans nos ventres!
Courage, bisous
Tu sais, on fait pareil ici. Ça fait bien longtemps qu'on ne parle plus chambre et poussettes. Ça fait trop mal. Et c'est pas pour ça qu'on aura pas un bébé, il faut y croire ma belle!
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